Prédication donnée par Etienne Lhermenault à Massy le 5 février 2017

Actes 18:4-11 (Bible du Semeur)

4 Chaque sabbat, Paul prenait la parole dans la synagogue et cherchait à convaincre les Juifs et les Grecs.
5 Quand Silas et Timothée arrivèrent de Macédoine, il consacra tout son temps à annoncer la Parole. Il rendait témoignage aux Juifs que Jésus est le Messie.
6 Mais ceux-ci s’opposaient à lui et l’injuriaient. Aussi il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit : Si vous êtes perdus, ce sera uniquement de votre faute. Je n’en porte pas la responsabilité. A partir de maintenant, j’irai vers les non-Juifs.
7 Il partit de là et se rendit chez un certain Titius Justus. C’était un non-Juif qui adorait Dieu, et sa maison était juste à côté de la synagogue.
8 Crispus, le chef de la synagogue, crut au Seigneur ainsi que toute sa famille. Beaucoup de Corinthiens qui écoutaient Paul crurent aussi et furent baptisés.
9 Une nuit, le Seigneur lui-même parla à Paul dans une vision : N’aie pas peur, lui dit-il, parle et ne te tais pas,
10 je suis avec toi. Personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal, car il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient.

11 Alors Paul se fixa à Corinthe et, pendant un an et demi, y enseigna la Parole de Dieu.

« Même pas peur ! ». Vous connaissez tous cette expression de défi que lance le petit garçon à son grand frère qui essaie de l’effrayer. « Même pas peur ! » se dit généralement la boule au ventre mais avec fierté. Le petit garçon maîtrise sa frayeur et s’efforce d’être aussi fort que son papa. Dans notre récit, c’est l’inverse. C’est le Seigneur lui-même qui dit à son serviteur : « n’aie pas peur ». Et il ne s’adresse pas à un petit garçon, pas même à un tout jeune converti, mais à un homme de caractère, un apôtre qui a maintes fois montré son courage. Il faut donc croire, même si le texte ne le laisse pas paraître, que Paul pouvait aussi avoir peur et se décourager dans l’exercice du ministère apostolique. À sa décharge, les choses ont parfois mal tourné. A Lystres, la foule passe en quelques instants de l’adoration que les apôtres repoussent avec grande difficulté à la lapidation de Paul laissé pour mort (Ac 14.19-20). De quoi redouter que les injures des juifs de Corinthe (v. 6) ne gagnent la foule et qu’elle ne se retourne contre lui.

Paul, le grand Paul, n’était donc pas en acier inoxydable. Il a connu la peur et a eu besoin d’encouragement de la part du Seigneur pour persévérer dans sa tâche. Au fond, c’était un homme de la même nature que nous de telle sorte que nous avons besoin des mêmes encouragements du Seigneur pour persévérer dans notre rôle de témoin de son amour.

Je vous invite à réfléchir avec moi à trois affirmations données à Paul dans cette vision : «Je suis avec toi » => Jamais tout seul, « personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal » => Jamais sans assistance, « il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient » => Jamais en vain.

I. Jamais tout seul

La première affirmation de ce passage qui suit le triple impératif « N’aie pas peur, parle et ne te tais pas » est une promesse, celle de la présence de Dieu assurée à Paul, « Je suis avec toi ». Elle peut paraître banale à première vue, parce qu’elle est extrêmement courante dans l’Écriture. C’est probablement l’une des plus fréquentes dans l’Écriture.

Pensez à Jacob qui fuit Canaan après avoir trompé son frère Esaü et à qui l’Éternel se révèle à Béthel en lui disant : « … je suis moi-même avec toi, je te garderai partout où tu iras ; et je te ferai revenir dans cette région ; je ne t’abandonnerai pas mais j’accomplirai ce que je t’ai promis. » (Gn 28.15)

Pensez à Moïse au buisson ardent où il entend l’Éternel lui dire d’aller libérer son peuple de la main de pharaon. Effrayé, Moïse répond : « Qui suis-je, moi, pour aller trouver le pharaon et pour faire sortir les Israélites d’Egypte ? » Et Dieu lui dit : « sache que je serai avec toi » (Ex 3.11-12).

Pensez à Josué qui a pour mission de succéder au grand Moïse pour mener la conquête du pays promis. Et à qui Dieu fait cette magnifique promesse : « Tant que tu vivras, personne ne pourra te résister, car je serai avec toi comme j’ai été avec Moïse, je ne te délaisserai pas et je ne t’abandonnerai pas. » (Jos 1.5)

Vous connaissez assez les Écritures pour savoir qu’aucune de ces promesses n’a été vaine. Dieu a ramené Jacob auprès des siens après de longues années à Haran. Il a donné à Moïse la capacité de faire des prodiges, la force d’âme pour affronter le pharaon et la détermination pour conduire le peuple d’Israël hors d’Égypte. Il a qualifié Josué pour le combat en lui donnant la foi nécessaire pour voir la ruine de Jéricho comme la puissance militaire pour battre la coalition des rois qui voulait punir Gabaon. Vous avez noté comme moi que l’assurance de la présence de Dieu garantit la victoire, mais pas la facilité. Jacob s’est battu avec l’ange de l’Éternel et a eu la hanche déboîtée avant de pouvoir retrouver les siens. Moïse s’est heurté à un pharaon dur de cœur et à un peuple ingrat. Josué a connu la défaite d’Aï à cause du péché d’Akan.

Au fond, cette promesse est admirablement résumée par Ésaïe quand il annonce prophétiquement, deux siècles avant les événements, le retour des premiers déportés sous l’impulsion de l’empereur Cyrus :

Ne sois pas effrayé, car je suis avec toi ; ne sois pas angoissé, car moi je suis ton Dieu. Je t’affermis, je viens à ton secours, pour sûr, je te soutiens de mon bras droit qui fait justice (Es 41.10).

Cette belle promesse me fait penser à ce mot d’enfant rapporté par Lucien Accad lorsqu’il était secrétaire général de l’Alliance biblique du Liban. C’était encore la guerre dans son pays et, alors qu’il se rendait au culte avec son fils, les bombes sifflaient au-dessus de leur tête avant d’exploser au loin. Surpris par le calme de son petit garçon, il lui a demandé : « Tu n’as pas peur en entendant les bombes ». Et la réponse est venue sans hésitation : « Non, Papa, je n’ai pas peur parce que tu tiens ma main ! ». Confiance absolue du petit enfant qui n’imagine pas encore que son père puisse être faible et mortel!

Toute la différence pour nous, c’est que c’est le Père céleste qui nous tient dans sa main. Et lui est à la fois éternel et tout-puissant. Oui, me direz-vous, mais nous ne sommes ni Jacob, ni Moïse, ni Josué, ni Paul.

Pouvons-nous prendre pour nous les promesses adressées par Dieu aux héros de la foi ? Oui, et triplement :
– Oui d’abord parce que les héros de la foi ne sont pas des surhommes, mais des hommes et des femmes pécheurs touchés par la grâce de Dieu et dont le seul mérite a été de croire envers et contre tout que Dieu accomplirait ce qu’il promet ;
– Oui ensuite parce que la promesse qui leur a été faite nous a été adressée par Jésus lorsqu’avant de quitter cette terre il a envoyé ses disciples par toute la terre pour faire des disciples en affirmant : « Et voici : je suis moi-même avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde. » (Mt 28.20) ;
– Oui enfin, parce que Jésus ne nous a effectivement pas laissé seul. Il a envoyé son Esprit lors de la Pentecôte et le fait habiter en nos cœurs. Cet Esprit qui fait de nous des fils adoptifs et nous permet de crier : « Abba, Père ». Cet Esprit qui vient nous aider dans notre faiblesse et intercède en gémissant d’une manière inexprimable quand nous ne savons pas que demander dans nos prières (Rm 8.15, 26).

Qu’est ce que cela change concrètement ? À vrai dire tout. Les montagnes peuvent chanceler et les collines s’éloigner, la tempête se déchaîner, les hommes nous injurier, la maladie nous affaiblir et même la mort nous prendre, nous ne sommes plus jamais seuls.

Comme le dit le vieux cantique « Ne crains rien, je t’aime » :

Ne crains rien, je t’aime !
Je suis avec toi !
Promesse suprême,
Qui soutient ma foi.
La sombre vallée
N’a plus de terreur,
L’âme consolée,
Je marche avec mon Sauveur.
Refrain
Non, jamais tout seul,
Non, jamais tout seul,
Jésus mon Sauveur me garde,
Jamais ne me laisse seul.

II. Jamais sans assistance

À la promesse de sa présence, Jésus ajoute celle de son assistance ou de sa protection : « personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal ». On pourrait croire à une simple répétition sous une autre forme du « Je suis avec toi ». Il n’en est pourtant rien. Jésus va volontairement plus loin. L’apôtre Paul sait ce qu’est la persécution pour l’avoir d’abord pratiquée à l’encontre des chrétiens et l’avoir ensuite subie en tant que chrétien. Il veut l’assurer que la souffrance et la mort ne sont pas au bout du chemin, en tout cas pas à Corinthe et pas à ce moment-là. Je discerne dans cette promesse trois enseignements bienfaisants :

1. Jésus a le pouvoir de le protéger

Assurer un proche éprouvé de sa présence, c’est exigeant mais c’est possible. D’ailleurs, c’est bien souvent, Messieurs, ce qu’attendent nos épouses. Non pas tant des solutions pratiques qu’une écoute patiente. Mon expérience pastorale me laisse d’ailleurs penser que nous avons plus besoin d’être compris que de comprendre, d’être compris par nos proches et par Dieu que de comprendre ce qui nous arrive. Job aurait probablement préféré des amis compréhensifs à des discoureurs qui veulent tout expliquer.

En ce qui nous concerne, face à l’épreuve et à la maladie, face aux risques que nos enfants courent en faisant leurs propres expériences une fois partis du nid, nous n’avons que notre présence et notre écoute à offrir. Il n’en va pas ainsi du Seigneur à qui tout pouvoir a été donné dans le ciel et sur la terre (Mt 28.18).

Lui peut effectivement protéger son enfant des coups les plus rudes, le délivrer de la main des méchants, le relever de son lit de maladie. Il fait d’ailleurs une promesse toute particulière à ceux qui comparaîtront devant les tribunaux et les autorités à cause de lui (Mt 10) :

19 Lorsqu’on vous livrera aux autorités, ne vous inquiétez ni du contenu ni de la forme de ce que vous direz, car cela vous sera donné au moment même.
20 En effet, ce n’est pas vous qui parlerez, ce sera l’Esprit de votre Père qui parlera par votre bouche.

Je crains qu’en l’absence d’opposition acharnée nous sous-estimions le pouvoir du Seigneur pour nous protéger, pour faire taire les moqueurs et changer les maladresses de notre témoignage en armes puissantes pour convaincre nos interlocuteurs de péché, de justice et de jugement. Laissez-moi vous raconter une de ces expériences étonnantes vécues par l’un des premiers chrétiens du Népal devenu un prédicateur infatigable activement recherché par la police dans son pays.

En 1981, Lok Bahadur Tamang, c’est son nom, fit le choix de se présenter spontanément au tribunal du district de Paraisi. Il ne vint pas se rendre, mais tenter de faire libérer 7 chrétiens de son village condamnés à 6 ans de prison pour leur foi. Il espérait obtenir leur relaxation en payant de lourdes amendes. Pour cela, il était prêt à céder ses titres de propriété foncière. Il avait fait rédiger deux actes par un homme de loi, un qu’il remit au geôlier et l’autre au juge.

Quand ce dernier lit le nom de son interlocuteur, il s’écria : « Vous ?! vous le célèbre responsable chrétien ?! » Le juge n’en revint pas d’abord parce qu’il était persuadé que tous les leaders chrétiens étaient grassement rémunérés par l’Occident. Or, il avait devant lui un homme pitoyable, d’une maigreur extrême et habillé de guenilles.

Ensuite parce qu’il avait un dossier composé de 111 rapports correspondant à autant de plaintes pour activités chrétiennes illégales contre Lok Bahadur Tamang.

À partir de ce moment-là, il ne fut plus question de la libération des autres prisonniers mais bien de la situation de Lok Bahadur. Ce dernier raconte qu’il s’est alors accroché alors à la promesse du Seigneur : « Lorsqu’on vous livrera aux autorités, ne vous inquiétez ni du contenu ni de la forme de ce que vous direz, car cela vous sera donné au moment même. » (Mt 10.19). Il fit donc au juge le récit de sa vie expliquant ce que Dieu avait fait pour lui et ce qui lui était arrivé récemment. Après l’avoir écouté attentivement, le juge conclut :

Lok Bahadur Tamang, si moi-même ou le geôlier signe ce papier, alors nous devrons vous mettre en prison. Vous êtes le chrétien le plus recherché de la région et nous ne pourrons pas expliquer que nous vous avons simplement laissé partir alors que des documents administratifs montreront que nous vous avons eu entre les mains. Je ne signerai pas pour l’instant mais si le geôlier l’a fait, vous êtes perdu ! Je n’ai jamais rencontré d’homme tel que vous auparavant. Il est évident que vous êtes honnête et sincère, et si votre Dieu est réel, si votre Jésus est votre sauveur, Il ne laissera pas le geôlier signer le papier. Cela fait déjà une heure et demi que nous sommes ici, il doit donc l’avoir signé depuis une éternité. Voyons cela. Greffier ! Allez chercher les documents chez le geôlier ! (Bob Jackson, Réveil dans l’Himalaya. Les premiers chrétiens au Népal…, Saint-Légier (Suisse), Emmaüs, 20013, p. 63.)

Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le geôlier n’avait pas signé les papiers, que le juge a relâché Lok Bahadur Tamang et qu’il a même pu faire libérer les prisonniers deux mois plus tard sans se séparer de ses terres. Ce récit illustre à merveille la permanence de la protection divine sur ses enfants, y compris dans des situations dangereuses où le simple fait d’être chrétien et de parler de Jésus est une activité pénalement condamnable. N’aurait-il pas la capacité de protéger le chrétien qui témoigne en France, dans un pays de liberté, et de bénir son témoignage ?

2. Jésus a le souci de l’encourager

Le deuxième enseignement de Jésus dans cette parole « personne ne pourra s’attaquer à toi pour te faire du mal », c’est un encouragement. Le Seigneur sait ce que l’apôtre a déjà souffert à cause de son nom et il est sensible à l’humanité, à la fragilité, aux craintes qui peuvent l’habiter. Subir la lapidation et être laissé pour mort comme ça a été le cas de Paul à Lystres n’est pas sans conséquence. Il ne faudrait pas croire que, parce qu’on sert le Seigneur, les expériences difficiles, la fatigue ou le découragement ne nous atteignent pas. Pensez à Eli après l’épisode du Mont Carmel ! Il est donc bienfaisant d’entendre la voix du Seigneur nous dire à certains moments qu’on ne pourra pas nous faire du mal ou, c’est une autre promesse du même type, que

Dieu est fidèle et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces. Au moment de la tentation, il préparera le moyen d’en sortir pour que vous puissiez y résister (1 Co 10.13).

3. Jésus ne lui cache pas la vérité

Tout en l’encourageant, je crois percevoir que le Seigneur ne lui cache pas la vérité – c’est le 3ème enseignement – Paul subira d’autres attaques. En effet, il ne lui dit pas que personne ne pourra l’attaquer du tout, mais que personne ne pourra l’attaquer au point de lui faire du mal. Encore faut-il bien comprendre ce que le Seigneur veut dire.

Je crois discerner deux choses dans l’enseignement de Jésus à ce propos. La première, c’est qu’il parle vrai à ses disciples et ne leur cache jamais ce qu’ils devront souffrir à cause de son nom : « Tout le monde vous haïra à cause de moi. Mais celui qui tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé. » (Mt 10.22) La seconde, c’est qu’il met les choses en perspective en disant : « Ne craignez donc pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n’ont pas le pouvoir de faire mourir l’âme. Craignez plutôt celui qui peut vous faire périr corps et âme dans l’enfer. » (Mt 10.28) Parce que la mort n’est pas la fin et que notre espérance porte sur l’éternité, le mal que l’on peut nous faire physiquement et psychologiquement tout en étant réel et redoutable n’est pas le plus grand mal.

III. Jamais en vain

La troisième affirmation de ce passage, « il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient », est à la fois la plus lourde de sens et la plus énigmatique sur le plan doctrinal. Ce n’est plus seulement la promesse de sa présence, ni l’assurance de sa protection mais la certitude de son intervention en faveur des perdus. Jamais tout seul, jamais sans assistance et jamais en vain !

Comment comprendre « il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient » ? Comme une parole prophétique qui voit à l’avance la réalité spirituelle ? Comme une parole divine qui décrète ce qui est ? Vous percevez combien la façon de comprendre cette affirmation du Seigneur est décisive.

En ce qui me concerne, je ne peux croire que le Seigneur se contente de voir à l’avance ce que les hommes vont décider sur le plan spirituel et donc être à la remorque de leur choix. Même si cela reste en partie énigmatique, je suis convaincu que la souveraineté de Dieu n’est jamais prise au dépourvu, ni conditionnée par l’attitude de ses créatures. Je crois au contraire qu’il décrète ce qui arrive et qu’il s’agit donc d’une parole qui crée la réalité qu’elle nomme. « Il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient » veut dire que Dieu est à l’œuvre dans les cœurs et que la puissance de son salut est si certaine qu’il peut affirmer sans hésiter que son peuple est déjà rassemblé.

J’ai reçu cette parole lorsque j’étais pasteur de deux petites Églises dans la région de Toulouse et que je me décourageais devant le peu de résultat de mon ministère. Ce fut pour moi un puissant encouragement qui m’a conduit à regarder les choses autrement : la réalité divine, aussi invisible puisse-t-elle être par moments, est plus certaine que la réalité humaine perceptible par mes sens.

Cette affirmation du Seigneur me parle de deux choses :

La puissance du salut : nous devons garder confiance dans la puissance d’attrait, de transformation, d’orientation, de guérison que le salut de Dieu exerce. Si le casseur est devenu apôtre (surnom donné à Paul par Idebert Exbrayat), si l’un des brigands sur la croix peut entrer à l’heure même au paradis, si un meurtrier peut se convertir par le témoignage d’amour chrétien et l’offre de pardon du frère de sa victime (témoignage du pasteur Bernard Delépine, aumônier de la maison d’arrêt à Angers), à bien plus forte raison nos voisins, les membres de notre famille, les jeunes de notre Église et leurs amis. Mais avant de le voir, il faut le croire !

La souveraineté de Dieu : rien n’échappe à son contrôle, tout advient selon sa volonté et c’est extrêmement reposant car Dieu est à l’oeuvre avant que nous n’intervenions et il continuera après notre départ. La question qui se pose n’est pas celle philosophique du mystère du mal, mais pragmatique de mon inscription dans sa volonté. Avec ou sans nous, Dieu fera son œuvre, mais il a choisi de la faire avec nous pour nous former, nous transformer, nous réjouir, donner du sens à notre existence. Ne perdez jamais de vue cette vérité dans le témoignage comme dans le ministère que vous accomplissez.

« Il y a dans cette ville un peuple nombreux qui m’appartient », je prends cette parole d’abord comme une promesse pour la ville dans laquelle notre Église se trouve et où elle a vocation à être une lumière dans les ténèbres, un lieu de refuge où les perdus trouvent la vie éternelle. Mais je vous invite aussi à la prendre pour vous et à vivre dans la certitude bienfaisante de la grâce : là où vous êtes, le Seigneur agit.

Demain, le Seigneur créera encore des occasions pour que vous soyez ses témoins. N’ayez pas peur, mais parlez de ce qu’il a fait pour vous, de ce qu’il veut faire pour votre interlocuteur. N’hésitez pas à rendre compte de l’espérance qui est en vous. Et si la crainte est là ou si le doute vous saisit, souvenez-vous que vous n’êtes jamais seul, jamais sans assistance et que ce n’est jamais en vain que vous parlez du Seigneur.